Dans le cadre du programme « Territoires adapté au climat de demain », lancé par le Cerema en mars 2024, 25 territoires se sont engagés à définir leurs stratégies d’adaptation aux changements climatiques. Inspiré de la “boussole de la résilience” du Cerema, un outil adapté aux valeurs polynésiennes a été développé : ce sont les étoiles de la résilience de Terehēamanu. 

• L’étoile du Sacré et du Spirituel, appelée “Te Feti’a no te Mana”, ravive la spiritualité, tout en faisant rayonner l’identité et la culture polynésienne. 
• L’étoile du Vivant, appelée “Te Feti’a no te Rahu”, invite à respecter et à faire avec la nature, à valoriser les espèces locales et à protéger notre écosystème.
• L’étoile de la Communauté, appelée “Te Feti’a no te ‘Āi’a”, rappelle les valeurs de partage, de solidarité et de transmission des savoirs. 
• L’étoile du Temps, appelée “Te Feti’a no te Tau”, valorise les savoirs ancestraux, l’innovation et la responsabilité envers les générations futures en gérant la temporalité. 

La vision des habitants et des élus converge vers une destination partagée où le bien-être de tous est ancré dans le Rahu et le Mana : 

“Le soleil se lève sur les montagnes et le lagon, l’air est doux. Tereva part à l’école à pied, en traversant le fa’a’apu de son quartier. Il salue les anciens qui prennent le temps de transmettre leurs savoirs aux jeunes générations. L’eau de la maison est une eau de source fraîche issue du cœur de l’île, chargée de son Mana, filtrée par des systèmes naturels. A son retour de l’école, Tereva pourra se rafraîchir à la rivière dont tout le monde prend soin.

Ici, l’essentiel a repris sa juste place. Boire, manger, se soigner, se retrouver. L’alimentation est naturelle, saine, essentiellement composée de fruits et légumes cultivés, de poissons fraîchement pêchés et préparés sur place dans des plats dont toute la famille raffole.Les soins se donnent dans un lieu où dialoguent médecine conventionnelle et savoirs traditionnels. On y parle autant de plantes que de prévention, d’écoute que de prescription. L’équilibre du corps et de l’esprit, au cœur de la santé, s’ancre dans un lien profond au vivant. Les distances se raccourcissent, les liens se resserrent. Les habitants se retrouvent près d’un arbre, autour de stands de bord de route, font du sport, préparent les festivités. Ce sont des lieux d’échange, d’ancrage, de mémoire, et d’avenir. Un peu plus loin, des jeunes apprennent à cultiver, à transformer, à entreprendre autrement. Ils ne quittent plus le territoire, ils l’aiment et y bâtissent leur avenir. Ils réinventent les métiers d’hier avec les outils de demain : agriculture, aquaculture, artisanat, économie circulaire…

Le tourisme d’expérience fait connaître les savoirs faire locaux autant qu’il valorise les sites culturels et les spécificités de chaque commune. Des activités économiques variées permettent aux habitants de travailler près de chez eux. A Terehēamanu, créer de la valeur se fait en accord avec le vivant et bénéficie à toute la communauté.

À Afaahiti-Taravao, devenue une Ville apaisée, les arbres rendent les promenades agréables, les vélos croisent les bus. On y trouve des services en complémentarité avec ceux des centralités de proximité : hôpital, centre administratif, espaces de loisirs, de culture, un espace polyvalent. Cette nouvelle organisation, en lien avec Papeete, apporte à tous une meilleure qualité de vie sur tout Tahiti. Et partout, les étoiles de la résilience sont là. Elles guident sans contraindre. 

Le lien au Vivant, au centre de chaque décision. Le lien à la Communauté, moteur d’un vivre-ensemble sincère. Le lien au Sacré, dans les gestes, les chants, les silences. Et le lien au Temps, celui qu’on prend, celui qu’on respecte, ce lien qui unit les plus anciens aux plus jeunes. Terehēamanu est une terre en mouvement, habitée par un cap clair : l’auto-production choisie, la résilience, la dignité et le bien-être partagés. Elle est pour de nombreux territoires océaniens, mais aussi occidentaux, une inspiration pour un développement mêlant harmonieusement valeurs et cultures locales, satisfaction des besoins humains et respect du vivant.”